20 mars 2006

Tribulations malgaches (2è partie)

Famille Melly
La suite des aventures de la famille Melly de Tana, en version originale non censurée... Tortilla-Flat n'a plus de limites! Si vous avez manqué la première partie, la séance de rattrapage c'est ici !

La route traverse un paysage magnifique entrecoupé rarement par de minuscules villages sortis littéralement de terre. Les habitations sont faites de torchis plaqué sur des traverses de bambous, les gens vivent grâce à l’agriculture, impossible pour moi de m’imaginer la vie de ces populations. Dans ces conditions pas vraiment de possibilités de compter sur un garagiste ne parlons même pas du TCS, la débrouille et surtout des notions de mécaniques sont indispensables à tout chauffeur qui se lance dans l’aventure. Le voyage a duré 12h30 ! En route nous avons embarqué un jeune homme qui venait de la brousse et qui voulait lui aussi remonter “rapidement” sur Tana. Herisou, c’est son nom, a un business de pierres précieuses, il connaît quelques coins perdus dans la brousse malgache qui regorgent, selon ses dires, de pierres semi-précieuses, d’or et de diamants.

Voici deux anecdotes relatées par mon nouveau compagnon d’infortune durant notre long voyage. Cette dernière expédition lui a permis de trouver du Mercure. Un ennui subsistait tout de même il était au courant des dangers entourant le mercure et des difficultés à transporter sans risque un tel minéral. Il avait prévu de s’équiper, lors de son prochain voyage, d’un scaphandre, de gants de moto et d’un récipient spécial pour le transport. Son idée sur ce dernier point était de se munir d’un vieux thermos à café ! Rassurez-vous il envisageait tout de même de se renseigner s’il ne serait pas mieux d’utiliser un récipient plus hermétique tel qu’un bocal en plomb ou en verre.

La deuxième anecdote parlait d’une précédente expédition où il a vu un crocodile de 8m de long (authentique cette région regorge de crocodiles… qui doivent bien mesurer 3m) qui a englouti devant ses yeux, si si mon prince devant ses propres yeux, un très gros diamant. Pour lui et ses potes un problème énorme c’est alors posé : comment récupérer le diamant sans tuer le croco. Il ne faut pas oublier que pour certaines tribus de Madagascar le caïman est un animal sacré. Il était donc à la recherche d’un gars capable d’ouvrir le ventre de la bête tout en étant prêt à le recoudre une fois le trésor récupéré. Sacré personnage ce Herisou!

La vie à Madagascar n’est-elle pas belle ?

Ciao les potes

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3 commentaires:

Mrit a dit…

Quel exotisme ! Digne de l'homme de Rio avec un J-D qui court moins que Belmondo mais qui nous fait rêver et nous amuse tout autant. Merci au Blogger et à notre correspondant à Madagascar de nous faire vivre ces moments de vie palpitants.

Cet après-midi en remontant l'avenue Général Guisan, j'avais en tête les péripéties du père Melly et je regardais, un petit rictus sur le côté, tous ces beaux chauffeurs dans leurs énormes 4X4. Je me disais que si jamais leur clef automatique venait à tomber en panne, ils seraient totalement incapable d'ouvrir les portes de leur voiture. Pour ma part, un simple blocage des essuie-glaces et je laisse le véhicule sur place pour prolonger mon apéro.

Bref, le décalage est risible et je me pose la question de quel côté du bateau les mousses sont les plus heureux.

Pilon a dit…

Mais c'est dans le gosier que la mousse s'épanouit le mieux, et au fond du verre que l'essuie-glace est le plus utile...
Moi, ça me fait d'autant plus rire que, ayant, par pure négligence il faut dire, manqué à mes obligations d'expertise de l'outil (cette maudite incapacité chronique à ouvrir une lettre officielle...), je laisse mon carosse au repos malgré l'état parfait de tous ses accessoires. Eh oui, le véhicule se retrouve momentanément "à côté de la plaque"... Salutations vrombissantes à mon frère JD!!!

Anonyme a dit…

Eh bien moi, ce n'est pas par manque de savoir faire mécanique que je laisse ma voiture se désagréger de la sorte. J'en aurai à revendre de cette dextérité propre aux ouvriers. Je prie parfois pour que mon chemin croise un badaud en rade, histoire de le dépanner en deux temps trois mouvements. Mais rien, jamais un problème technique qui aurait pu faire de moi le réparateur providentiel des causes mécaniques perdues.Pas plus chez moi que chez les autres.
Seuls quelques petits et insignifiants accrochages -rien d'assez grave qui eût pu asseoir ma réputation déjà faite de "débrouillard habile manuellement"- qui à force d'être récurrents ornent ça et là l'enveloppe mécanique de ma vielle guimbarde.

D'ailleurs, je me souviens qu'avec Sven, alors que nous rentrions du "festival de champs du gros" (ça ne s'invente pas) en train le lendemain dans l'après-midi (après avoir passé une nuit fort courte et surtout très mouvementée)nous nous étions mis sur le chemin du retour, insouçiants -et il faut l'avouer- plein de bonne humeur. Quelle ne fut pas notre surprise quand, à notre arrivée à Sierre et après avoir roulé sur 200 mètres nous nous aperçûmes que le pneu avant droit était tout ce qu'il y a de plus percé. Que faire ? Le changer ? Plus d'outils dans la voiture, je les avais prêtés à quelque honnête homme dans le besoin afin qu'il fût en mesure de changer le sien. Voilà ou mène la philanthropie: il ne me les a jamais rendu(tout cela me rapelle du reste une autre histoire, mais avec une paire de souliers de ski...)

Quoi qu'il en soit, nous nous en fûmes au buffet de la gare (car, il faut préciser que nous nous étions arrêtés pile devant l'horloge de celle-ci qui marque le centre de ce bâtiment à l'esthétisme, nous dirons, moderne et dépouillé. De là pensâmes-nous, quelqu'un passera qui, muni d'un crique, pourrait nous donner un coup de main. Et c'est ainsi que nous aperçûmes Cenami (ah non, ça c'est une autre histoire qui mériterait de figurer sur ton blog d'ailleurs Patrick); que disais-je Titou qui, avant même qu'il ne s'aperçût de notre ivresse avait dégainé son outil (impressionant !) et gesticulait à tout vent en pestant contre les abrutis qui n'avaient pas même de quoi changer un "peuneu" dans leur coffre.

Voilà comment je faillis mettre à profit ma science de la mécanique et comment un homme de bien (qui n'avait pas changé de pantalon depuis qu'on les lui avait mis)m'en a détourné.

Je pense que ton Hérisou JD doit tout droit sortir d'un centre de formation professionnel tout à fait surprenant. Je me doutais que les cours de formation malgache ne fussent pas de parfaite qualité, mais j'étais loin de me douter qu'on y dispensait des cours de mythomanie et de mégalomanie. Peut-être aussi n'est-ce rien de tout cela, et que cet illustrissime autochtone, dans un fièvreux accès pour vous faire passer un agréable voyage, décida d'inventer cette charmante histoire pour votre bonheur, mais aussi, il faut le dire, pour le nôtre.