31 juillet 2006

Cyclisme: pourquoi si jaune?

Après le lièvre, le tour de France se met aussi au développement du râble. Il a donc décidé de mettre fin à ce gaspillage de maillot jaunes remis à chaque étape au dealer, euh au leader de la course. Dorénavant, sera désigné vainqueur celui dont le test d'urine arborera le jaune le plus pétant. Contrairement au maillot synthétique, l'urine est biodégradable (encore que dans leur cas, on se demande), et offre l'avantage, important dans le cadre du vélo, d'être... recyclable. Et le dopage aura enfin pignon sur roue. Mais ça n'est pas tout...

On pourrait craindre les effets du dopage sur la descendance de nos amis cyclistes. Et bien, soyons rassurés. Les chances que l'on transmette sa passion de père en fils sont plus réduites pour les cyclistes que pour les curés. Selon un article paru sur le site Largeur.com, on apprend que la pratique du vélo provoque des troubles de l'érection! La pénétration s'apparenterait donc pour ces derniers à un coup dopé dans l'eau. On ne saurait donc trop leur recommander la pratique de la position dite en danseuse, qui s'appelle également régime sans selle (où l'on revient au râble, y'a pas de hasard).

27 juillet 2006

30 millions d'amis

J'avais sonné les trompettes de Jéricho, et j'avais tort! Sans doute aveuglé par mes larmes, leur mail m'avait échappé, et j'ai rameuté la république pour rien. Mea maxima culpa. Et quand le méat ne coule pas, c'est la vessie qui s'enflamme. J'éteints donc l'incendie que j'ai allumé et vous transmets ci-dessous la chronique oubliée. D'outre-en-ça là-bas au loin, Tuco et Touquette nous parlent et nous font partager leur petit bestiaire, ou l'anaconda se frotte à la tarentule, et le lama au plus petit singe du monde... (alors que ci-contre, vous avez droit à Touquette mettant au monde un bébé caïman)

Mes chers lapins,

Finalement, le coeur dans l'âme nous quittâmes l'extraordinaire Bolivie, laissant derrière nous ses majestueux sommets et ses déserts altiplaniques. L'inévitable Machu Picchu fut l'unique mais incroyable escale péruvienne. Très rapidement donc nous nous retrouvions sur la terre équatorienne, à la moitie du monde, et au milieu des animaux. Radicale transition puisque ici nous découvrons les richesses de l'océan pacifique et celles de l'Amazonie.

Voila donc une petite séquence 30 mio d'amis rien que pour vous mes petits lapins!! L'approche de cette faune tropicalesque nous sera utile, je l'espère avant de pénétrer dans la jungle colombienne...

Un gran abrazo picante de la selva!
Tuco y touquette.

(cliquez sur les photos pour les agrandir)

AnacondaCétacé joyeux
Dauphins
Fous à pattes bleuesLamas du Machu Picchu
Le plus petit singe du monde (qui ne s'appelle pas Sven)Maria la tarentule





L'ours, mode d'emploi fédéral

L'ours est de retour, et pas par minous. Je vous parle de vrais, de grands, de beaux et sauvages ours, descendus de la galaxie homonyme. Un homme les a vu. Il ne s'appelle pas David Vincent. C'est un berger du val Mustair, dans les Grisons. Mais rassurez-vous, l'état providence et ses bataillons de fonctionnaires zélés et compétents (non, j'ai pas dit cons pédants!!) nous protègent. Après tout, l'ours est le symbole et le gardien de notre capitale. Après une mission d'observation minutieuse et dûment protocolée à la fosse voisine, ils ont transféré la pointe de leurs stylos des grilles de Sudoku du Blick sur le papier quadrillé règlementaire fourni par la chancellerie pour rédiger LE plan ours qui nous sauvera tous. Ce sont des spécialistes. Il y en a même qui se prénomment Urs (les autres sont Beat), c'est vous dire. Suivez le guide...

Considérant le problème d'un oeil vague et professionnel, ils se sont réunis en commissions sitôt divisée en sous-commissions qui elles mêmes se sont constituées en groupes de travail (le travail est dangereux, mieux vaut l'affronter groupé, en se donnant de grandes claques dans le dos autour après avoir formé un cercle défensif autour de la machine à café). Après avoir parqué leurs sandalettes dans les casiers prévus à cet effet et enfilé leurs chaussons de cabane, ils ont entrepris de classer le danger, en machouillant l'extrêmité d'un crayon. Les cogitations confédérales ont produit trois catégories d'ours:

  1. Le farouche: vous le voyez rarement; en bon disciple d'Epicure, il applique la maxime "pour vivre heureux, vivez cachés". C'est un grand timide.


  2. Le problématique: un timide qui se soigne, son toubib lui a prescrit ce qui se trouve dans votre garde-manger. Sociable, il désire s'inscrire au club de jass du coin pour se faire des amis.

  3. Le à risque: plus entreprenant que le deuxième, celui-ci ne s'en prend pas à votre garde-manger, il fait plutôt de vous le sien.


Pratiquement ça donne ceci: vous musardez dans la forêt. Vous entendez un grognement qui vient des entrailles. Ciel, un ours. Que faire?

Etape 1: Déterminez son caractère:

S'il rougit violemment, bafouille comme Obélix devant Falbala, c'est un timide, catégorie 1.

Si, au contraire, il vous fixe d'un air enjôleur, l'oeil pétillant et commence à roucouler au point que votre conjoint en devient jaloux, attention, c'est un problématique, catégorie 2.

S'il vous regarde comme un gladiateur évadé des arènes de Martigny, vous êtes dans l'abîme, c'est un teigneux, un pur catégorie 3, dûment classé à risque, ceux qui mangent sans préservatif.

Les oubliés...

S'il a l'oeil vide et hagard et ronfle sur le canapé en grognant, il s'agit de votre mari. Vos envies à son égard ont plus à voir avec le code pénal qu'avec le plan ours. Courage.

S'il est monté sur un quadrige, vous avez le gros lot. Il s'agit en effet d'un Ben Ours, portant la mention vu à la télé. Inclassable.

Etape 2: En fonction de vos déterminations selon l'étape 1, agissez de façon appropriée et réglementaire, conformément au plan oursec. Dans tous les cas, commencez par lui lire ses droits, s'il vient d'arriver, il n'est sûrement pas encore au courant.

L'ours à risque est, paradoxalement, le moins problématique, puisque vous pouvez l'abattre sur le champs (et même ailleurs si entente). Il va probablement râler. Ne vous en faites pas, s'il est trop con pour rester peinard en catégorie 1 ou 2, tant pis pour lui. Et quand le con fait des râles, c'est pour vous berner, méfiez-vous.

Pour les autres, c'est plus complexe. En effet, on ne touche pas au timide, Kopf Verdamnt, c'est strikt verboten. Et si vous lui avez fait peur, vous serez voués aux gémonies fédérale. S'il a mangé Médor, sachez que c'est son droit le plus légitime. Mais, bon prince, le gouvernement vous payera sa ration au prix du kilo. Car, Berne, c'est là qu'on fait des rations, c'est bien connu.

Si vous avez à faire à un problématique, vous pouvez entreprendre des actions d'effarouchement, afin de le convaincre de retourner à la catégorie farouche, celles où voudra se classer tout ours qui voit plus loin que le bout de sa truffe. A moins qu'il ne soit fanatique de gadget électroniques et convoite l'émetteur offert gracieusement à tous les problématiques par nos amis bernois.

Etape 3: quelle que soit la catégorie de votre rencontre d'un jour, ramassez vos membres épars, et s'il s'agit de vos jambes, mettez-les à votre cou pour vous barrer de là vite fait. Si vous êtes encore vivant et qu'il s'agissait d'un our à risque, vous ne risquez rien. Par contre, s'il s'agissait d'un farouche ou d'un problématique auquel vous avez fortement déplu, allez immédiatement vous dénoncer au poste de police le plus proche où, après vous avoir tiré l'oreille que vous aurez réussi à sauver (si applicable), on vous remettra le formulaire officiel d'excuse destiné au pauvre animal que vous aurez si indûment perturbé. Ses frais médicaux et psychiatriques seront pour votre pomme, vilain bougre, et qu'on ne vous y reprenne plus! Non mais sans blague!

24 juillet 2006

Mais où sont-ils?


Plus d'un mois, voilà déjà plus d'un mois que nos Tuco et Touquette nous régalaient de leur dernière chronique. Depuis, le silence. Sont-ils dans des terres désertées par le réseau des réseaux? Tortilla Flat y perd son latin et ses quelques lecteurs! Vous qui les avez vu, ou vous qui partez sillonner l'Amérique du Sud, transmettez leur notre tourment et faites leur parvenir le message qui suit...

Mon petit Tuco en sucre,

De combien de temps ne t'avons-nous entendu? De partout, tes fidèles lecteurs font monter vers moi leurs âmes en peine. De ne plus te lire, leurs yeux se dessèchent et leur coeur saigne et se contracte. Tes amis sont en soucis. De tous les quartiers de la ville montent les clameurs et des orifices transpirent les rumeurs. Du large notre Sven aurait entendu le chant des sirènes qui ont ensorcelé son esprit. Hypnotisé, de respirer il s'est arrêté. Certains vont même jusqu'à prétendre que tu aurais offert un aspirateur à Tia Ignazia, dont le statut social s'en serait trouvé grandement amélioré. Elle le promènerait dans son salon en faisant vroum vroum.

La ville ne respire plus, et des terrasses désertes on n'entent que le silence, assourdissant. Les enfants ne vont plus à l'école et les vieux ont déserté les arrêts d'autobus. La canicule s'est abattue sur nos champs et le blé étouffe dans ses sillons. Les rares badauds qui se croisent se dévisagent, l'air soupçonneux. Le poison s'infiltre dans les cerveaux. Qui est responsable? Quelqu'un aurait-il déplu au maître? Hier, les notables de la ville réunis en conclave ont procédés aux sacrifices rituels afin de nous réconcilier avec les auspices, débarrassant ainsi les rues des quelques derniers chats errants qui y traînaient encore, traçant sur les bras de leurs tortionnaires de sanglantes rigoles. Les plus pieux d'entre nous ont dressés des autels à la Touquette à crête mordorée, tandis que, dans les travées de l'église, à la nuit tombante, les dévots qui pensent que les prières voyagent mieux la nuit remplacent ceux qui estiment que le jour est plus propice aux offrandes divines. Dans leurs bureaux climatisés, les architectes se sont mis au travail afin d'embellir notre cité, puisqu'elle ne sait plus te plaire ni même se rappeler à ton souvenir.

La petite souris a déserté, et les enfants refusent de perdre leurs dents de lait, et les sanglier leurs défenses (de laies). Le disque solaire, notre symbole, qui autrefois nous éclairait et réchauffait nos âmes, aujourd'hui nous aveugle et nous rôtit. Les prédicateurs se sont emparés des estrades pour nous promettre l'apocalypse, pointant sur nous un doigt accusateur au bout de leur bras décharné. Les signes annonciateurs de l'exode s'accumulent, les agences de voyage sont prises d'assaut par les plus courageux à l'esprit missionnaire, prêts à s'en aller retourner Chili, Bolivie, Venezuella, Colombie et Brésil s'il faut en arriver là. Les agences gouvernementales ont placé le Tuco et la Touquette sur la liste des espèces protégées.

Un mot, un mot de toi pour que notre univers retrouve sa place immuable et nos coeurs le repos. Brandis ton bâton sur le flot de nos tourments et ouvre nous la voie vers la paix intérieure. Prends pitié de notre longue misère. Nous essayerons de résister encore. Tenir à tout prix, il le faut.

Bien à toi.

20 juillet 2006

Zinédine J'y tanne

Zidane perd la boule
Le sport offre parfois de saisissants raccourcis, et les leçons que l'observateur attentif peut en extraire sont multiples et variées. Ainsi le coup de boule consciencieusement appliqué par Zidane sur la poitrine d'un Materazzi, hors même que celui-ci lui déclamait ses dernières trouvailles poétiques, m'ont transporté tout droit vers un film que j'adore: The Big Lebowski (pour un extrait hillarant, allez sur l'excellent Valgraphies), où le bowling occupe une place de choix...

Le bowling? Vos interrogations sont légitimes, et je les comprends. Mais ne voyez vous pas l'allégorie? Lisez au-delà des images. Ce coup massif, cette quille qui s'effondre, et surtout ce numéro 10 imprimé sur le maillot comme un trophée! 10, le score parfait, le royal strike dont rêve tout joueur digne de ce nom! Bon sang mais c'est bien sûr!

Puis, mes pensées se sont élevées vers les cimes, la révélation me frappa et, maté, je me rassis. Zidane n'est-il pas un dieu du stade? Et que serait un dieu sans suaire? Mmmmh? Je vous le demande un peu? Materazzi, tes prières à la mère du dieu furent entendues et tu devins l'élu, et ton maillot choisi pour être le réceptacle de la divine offrande, le visage du dieu venant s'y imprimer. Et en trois dimensions, on n'arrête pas le progrès. Après Turin, Milan fut donc aussi servie. Vous qui priez la vierge Marie au nom du fils, reprenez espoir...

Dans ces hautes sphères (autre nom de boule, mais un coup de sphère, même si ça peut s'faire, ça la fait pas), je vis aussi des étoiles (Materazzi, ce chanceux, n'eut pas besoin de monter si haut pour en voir, bien au contraire). Celles qui viennent s'imprimer sur les maillots des joueurs après un titre mondial. Là encore, le sort favorisa l'heureux élu (eh oui, à ce qui ont tout, il sera tout donné), puisqu'il fut le premier à avoir sa quatrième star imprimée sur son maillot. Car le dieu sait tout, il voit tout, et Zidane annonçait ainsi où irait se lover le trophée avant même que le commun des mortels ne commençât seulement à s'en douter.

Las, l'histoire à ceci de tragique qu'il ne fait pas bon être dieu de son vivant, car l'humanité entière conspire à le faire choir de son paradis. Et Zidane fut crucifié, car on le crut si fier. La sanction des hommes fut terrible, et le dieu fut banni pour l'éternité. Plus jamais, entendez-vous, plus jamais il ne sera admis à disputer la coupe du monde. A force de trop en faire, on finit en enfer, là où font les anges déçus parce que déchus. Et à trop être déchus, on finit dessous, où Lucifer vocifère. Faut s'y faire.

Alors, il sombra dans le tabac qui t'abat. Je fume, tu fume, il fume. Nous fûmes.

Nous fûmesLa marque de ses cigarettes? Des françaises, of corse. Je vous laisse les découvrir, j'ai plus la force...

Zinédine Gitanes

P.S. Pour ceux qui auraient passé le mois de juillet à compter les grains de sable dans le Sahara sub-oriental, vous pouvez suivre une leçon de rattrappage en cliquant ici. Au passage, admirez le travail de la jambe gauche de Materazzi pour saisir l'étendue du métier d'un défenseur italien qui tente encore de tirer parti de sa chute pour frapper un petit coup. Ma, oune pétite peu plous à droite, et ye criais "aux burnes, citoyen!"

13 juillet 2006

Laver son linge sale...

BerlinD'habitude, on lave son linge sale en famille, du moins c'est ce qui se dit, surtout dans le milieu du football. L'Allemagne nous donne d'autres leçons. Si la qualité du football que cette Coupe du Monde 2006 nous a présenté prête à discussion, on ne peut pas nier aux organisateurs une volonté de transparence qui détonne dans ce milieu plutôt hermétique. A Berlin, en pleine finale de Coupe du Monde, c'est au centre ville, à même le trottoir, que le monde sportif expose son linge sale. Et on annonce franchement la couleur, avec des panneaux de couleur vive (il paraît que le rouge est la couleur la plus visible pour les myopes). A méditer!

Gmail teste votre personnalité

Gmail
Pour ceux qui ne connaissent pas la bête, Gmail est le service de courrier motorisé par Google. En phase de test, il est pour l'heure uniquement accessible sur invitation (que vous pouvez obtenir en m'écrivant). L'une de ses particularités est que chaque message reçu est accompagné d'annonces publicitaires liées au contenu du message, ce qui permet à Google de vous balancer accroches centrées sur vos intérêts et, accessoirement, de financer un service mis gratuitement à disposition de l'utilisateur. L'annonceur rétribuant ce service selon le nombre de fois ou l'utilisateur bienveillant et intrigué clique sur les liens à lui offerts, on comprend vite cette volonté de personnaliser et d'individualiser les tentations publicitaires. Et cela peut avoir des effets secondaires assez... révélateurs!

Vos liens publicitaires pointent tous sur des sites à intitulé alléchants concernant l'augmentation de la taille de vos organes sexuels ou autres gâteries: vous êtes priés de rehausser quelque peu le niveau de vos échanges épistolaires avec vos correspondants virtuels. Cessez d'échanger ces fichiers Power-Point salaces. Ca lasse. Votre moralité est au plus bas.

Vos liens sentent le vestiaire et la chaussette usagée: vous passez votre temps à parler Coupe du Monde et à disserter sur les mérites comparés des Suisses et des Anglais dans l'exercice délicat des tirs aux buts. Ou encore de la nouvelle devise de Materazzi (Ma! Zi ramasse plus que zi dane!). Plus grave, vous vous échangez les scores du FC Muraz au tournoi des quartiers. Reprenez-vous, ce sont des hommes comme les autres. Un peu plus riches peut-être (sauf pour le tournoi des quartiers). Si vous cliquez sur les liens proposés, vous ne ferez qu'agrandir le fossé qui sépare votre comptes en banque de celui desdits (ou 11) joueurs. Allez immédiatement dans les liens de ce blog, et cliquez sur Le City.

Le Nirvana: vous atteindrez ce suprême niveau quand, après des années de pratique méditative et d'études féroces, agrémentés d'un jeûne sévère, disons-le, le programme vous proposera, comme chez moi, uniquement des liens vers le Vatican, la philosophie grecque, la physique quantique, la paroisse du Sacré-Coeur ainsi que des offres d'emploi pour la NASA, de façon de plus en plus insistante.

Le plus grave: Je vous rassure, le cas est rare. Il se produit quand votre ordinateur se sent insulté. Il manifeste alors sa frustration en vous affichant un lien unique, les autres gisants en miette à ses pieds, vers le spectacle Gladiateur, à Martigny. Un seul conseil: courrez, et fissa! Particulièrement si vous êtes sujet à l'ostéoporose ou autres maux osseux. Si vous voulez savoir pourquoi, voyez cette note.

11 juillet 2006

Gladiateur à Martigny: M. Daniel Carron nous répond

L'organisateur du spectacle Gladiateur, à Martigny, M. Daniel Carron, a réagi spontanément à notre article sur un incident s'étant produit lors d'une représentation. Nous reproduisons son texte ci-après et saluons son ouverture au dialogue!

Bien cher ami, j'admire votre prose qui je dois le reconnaître est très bien enlevée.Toutefois,je m'étonne du caractère unilatéral de vos attaques.Avant de baisser son pouce pour tuer le valeureux gladiateur,César prenait au moins le temps de prendre l'avis du peuple.
Hors donc,c'est sans autre forme de procès que vous me jetez en pature (un de ces fameux frères Carron)et toute mon équipe dans la gueule des lions affamés.

Aucune clémence de votre part,aucun crédit au témoignage des cascadeurs,aucune remontrance contre l'incivilité de ces turbulents,aucun reproche aux accompagnants du groupe.

Bien cher ami,méfiez-vous des oies blanches, la vérité n'est pas toujourslà où on le croit. La sévérité de vos propos me blessent lorsque l'on sait que depuis qu'en 98,j'ai ouvert le Labyrinthe Aventure et accueilli à bras ouverts et dans le plus grand respect plus de 1'000'000 de visiteurs.
Je suis moi-même orphelin depuis l'âge de 7 ans, depuis ce jour là,j'ai décidé d'apporter un peu de bonheur aux enfants.Nuits et jours,je réfléchis à des animations que je pourrais leur proposer.Mes rêves,j'ai le courage de les réaliser.Bien sûr tout n'est pas parfait mais la petite étincelle qui brillait dans le regard des 8'000 enfants au sortir du spectacle était ma plus belle récompense.
Cher ami,je vous remercie de m'avoir lu et veuillez croire à toute ma sincérité.

NB : je remercie, Dany, Pilon et leurs amis de mobiliser leurs ressources pour aider la veuve et l'orphelin par la plume.

Quant à moi, je préfère le faire par le geste.Ainsi,c'est à plus d'une centaine d'enfants de diverses associations que j'ai offert l'entrée au spectacle.Ils savent apprécier le bonheur de l'instant. Daniel Carron

03 juillet 2006

Spectacle Gladiateur à Martigny: du jeu et... des pains!

Tortilla Flat n'était pas qu'un lieu de fêtes et de plaisirs. Quand les circonstances le justifiaient, Dany, Pilon et leurs amis savaient mobiliser leurs ressources (qui n'étaient pas négligeables) pour aider la veuve et l'orphelin. Cet esprit se doit d'être perpétué ici, et c'est donc d'un ton indigné que j'adresse cette lettre aux organisateurs du spectacle Gladiateur à Martigny, suite à ces faits relatés dans Le Matin, où une le bras d'une victime innocente (de 13 ans...) fut fendu et le reste de son anatomie frappé sur l'autel du show biz et des hormones de gladiateurs d'opérette, réunis sous l'égide des Cascadeurs Associés.

Epître aux organisateurs du Spectacle Gladiateur à Martigny

Cher frères Carrons,

Votre amour de la jeunesse et le soin que vous apportez à sa distraction est tout à fait émouvant et digne de l'admiration des foules. Je regrette bien n'avoir pas vécu mon enfance à l'apogée de votre règne et d'avoir ainsi pu bénéficier de vos talents si divers et variés. A vous entendre, les enfants n'en peuvent plus de joie à la vision de vos oeuvres. Tous les enfants? Non, car il en est un qui résiste encore et toujours à vos charmes. Ne lui manquait-il que la potion magique pour être un irréductible fier-à-bras? Dur à dire, celui-ci étant recouvert de plâtre, après avoir du essuyer ceux de l'honneur perdu de la belle de votre gladiateur vedette, celui-là même que tous acclament...

Car votre gladiateur, souffrant peut-être de sa vile condition (n'étaient-ils pas choisis au sein de la lie de la société romaine?) prit le parti de gagner ses galons de chevalier et s'en fut, armé de sa colère amoureuse et de ses muscles saillants, triompher sans gloire d'un modeste bambin, le souffletant par devant des badauds ébahis, lui tordant le bras, avant de s'en aller finir sa courageuse entreprise loin des regards réprobateurs. Du sable de l'arène à celui des bacs, il n'y a qu'un pas! Vous, n'écoutant que votre courage, mais aussi, sans doute, une saine prudence, vous prîtes le parti du plus musclé, reproduisant ce comportement grégaire où l'on voit si souvent le fort s'allier contre le faible, stigmatisant vertueusement le comportement inacceptable d'une classe turbulente et vulgaire envers ces acteurs, purs et doux artistes.

Oh bien sûr, les versions des uns et des autres divergent, et vos cascadeurs, du fait peut-être du professionnalisme tant vanté par vos affiches et d'une longue pratique de la mise en scène, ont une vision qui diffère de celle des plébéiens ayant assisté au carnage. J'attends donc maintenant les réactions d'autres amoureux du spectacle, suivant l'exemple de votre clique et celui de Cantona, tiens pourquoi pas les arbitres et joueurs évoluant au Forum voisin, qui, dès les matches terminés, vont se ruer dans le public, si possible sa frange la moins musclée (pros, mais pas con), afin d'évacuer leurs frustrations et laver quelque affront, réel ou imaginaire. Mais bon, je rêve, ce ne sont que de vulgaires amateurs, non des professionnels aguerris dont nous avons tant à apprendre (tremblez suppôts des bacs à sable, je vais me professionnaliser moi aussi!)

Pour en revenir à vous, chers frères Carrons, c'est autre chose. Vous accusez carrément ce sale galapiat d'être allé se casser le bras aux auto-tamponneuses. Et pour dissimuler ce fait si grave (il a sans doute échoué au permis), il aurait alterqué avec votre si mignon gladiateur, acte bien plus crédible s'il en est. Les gamins de nos jours! Un problème, oh pas bien grave pour des professionnels confirmés comme vous l'êtes, il n'y a pas d'auto-tamponneuses au village romain (surprenant non?), ni, d'ailleurs, dans tout Martigny (pas la peine de vérifier à la police municipale, je l'ai fait pour vous). Il ne vous reste donc plus qu'à passer partenariat avec le Mystery Park d'Interlaken, les extra-terrestres restant toujours une valeur sûre attirant son lot de spectateurs...

Et bien sûr, comme dans un bon mystère, le gamin disparaît à la fin, on en perd la trace (un exploit, et pas des moindres, quand on sait qu'il faisait partie d'un groupe de 9 classe, soit plus de 180 personnes...). Là cependant, votre terreur des arènes (et autre lieux...) aurait pu vous aider, lui qui a bien su voir ses nouveaux amis dans le public, qui reproduisaient l'auguste geste réservé au public de jadis avec un sens historique qui les honore, pouce en bas, pour exprimer ce succès populaire que vous aimez tant mettre en avant. Moins historique (mais plus hystérique), votre vedette, tous neurones bandés, multipliait à leur égard les gestes obscènes et la provocation gratuite (qui se paye tout de même CHF 14.- par gamins, l'un ayant gardé la fracture). Si, comme vous dites, vous désirez le retrouver pour le faire ployer sous le poids de votre générosité (comme vous sous le poids de vos responsabilités?), mes chers et professionnels amis, comme vous n'avez pas profité du temps passé avec lui entre l'arrivée de la police et son départ pour l'hôpital, il n'est peut-être pas trop tard... pour lui faire des excuses par exemple! Peut-être vous lira-t-il, quand il se sera remis des chocs que vous lui avez si professionnellement infligés...

Ave Carrons, morituri te salutant!

P.S. Une version abrégée de cet article est parue en tribune libre du Nouvelliste, sous le titre Glorieux Gladiateur!